C'est après avoir suivi une filière d'Arts plastiques à la Sorbonne et acquis une bonne connaissance et culture de l'image que je décide de m'inscrire, en parallèle, en licence d'études cinématographiques et audiovisuelles. Bien que l'envie de faire du cinéma remonte à mon plus jeune âge, j'ai du mal à orienter mon choix vers un métier précis. Passionnée par l'image en elle même et le pouvoir qu'elle possède, je m'intéresse en premier lieu au travail du cadrage et à celui de la lumière. Cette licence m'apporte une nouvelle approche de l'image qui va s'additionner à celles acquises durant mes études d'Arts plastiques et mes années de pratique de la photographie. Ce double cursus me permet également d'effectuer plusieurs stages dans le domaine de l'audiovisuel, je vais pouvoir faire le tour des métiers. Des tournages de Canal + à la post-production de publicité et films de long métrage, je vais à la rencontre des techniciens afin d'en savoir plus sur leur métier. Après mes études ma carrière est orientée de façon définitive vers l'image. Mon sujet de maitrise se portera sur les effets de cadrage et le montage. Comment emmener le spectateur vers un récit sans effets spéciaux virtuels, juste par le pouvoir du cadrage (ne montrer que ce que l'on veut faire voir au spectateur) et de la succession des plans entre eux. Avec ce mémoire je présente un court-métrage en super 8 (je serais à la fois cadreur et monteur sur ce film). Je choisis de monter le film sur support d'origine, c'est à dire en pellicule super 8, et ce malgré le fait d'avoir des stations avid à disposition. Le travail de la pellicule qui passe entre mes doigts gantés, le marquage des points d'entrée et de sortie au crayon blanc me fascine. Le plaisir de voir le film passer entre mes mains, de ressentir la pellicule, la longueur des plans, leur rythme. Je n'ai pas encore pleinement conscience de ce qui vient de se jouer sous mes yeux mais le choix du montage est né à ce moment là. Il me faudra pourtant quelques années pour le comprendre. Comprendre que le montage me rapproche du piano que j'ai exercé pendant 7 ans, j'y retrouve une gestuelle, celle des mains sur un clavier qui ressentent le rythme celle de la musique ou du film, les longueurs à couper, les moments de respiration à rallonger, enlever une image sur un plan puis retourner en amont et avancer pour équilibrer la séquence, lui donner un rythme.
C'est pourtant en tant que 1ère assistante à la réalisation que je commencerais ma carrière. Ce n'est pas un hasard, j'ai besoin de me confronter au tournage, à son rythme, son fonctionnement, au mélange des métiers et à leur travail. J'ai besoin de mieux comprendre le film, comment il fonctionne et comment la matière arrive en salle de montage. Après quelques expériences je commence à faire du montage, je continuerais quand même à travailler comme assistante à la réalisation. Cette double expérience m'apporte une maitrise du film de la préparation à la post-production. Tout compte fait, ces deux métiers, bien que très différents demandent des compétences communes. L'assistant réalisateur est celui qui va planifier et organiser les différentes étapes de la préparation au tournage, il est en quelque sorte le chef d'orchestre du tournage, celui qui va donner son rythme de tournage au film. Pour exercer son métier il lui faudra entre autre de la rigueur et de l'organisation. Le monteur, bien que n'arrivant qu'en fin de parcours, participe à la dernière écriture du film, celle où il doit indéniablement, trouver son rythme. Il devra également avoir une grande capacité d'organisation et de la rigueur.
En 2006 j'intègre, en tant que stagiaire, l'équipe d'Alain Guarda chez les Laboratoires Éclair. Pendant plus de trois mois, je vais acquérir une connaissance de l'étalonnage et ainsi une fois de plus, compléter ma culture de l'image. 6 ans après mes débuts chez Carrère Group et plus d'une vingtaine de courts-métrages à mon actif je commence à monter mes premières publicités et clips.